Des complications sont
possibles ; elles surviennent rarement : le chirurgien doit savoir les
prévenir ; quand elles surviennent, il doit y
faire face, le plus souvent avec succès. La liste suivante n’est
pas exhaustive, mais décrit les complications les plus communes
:
Complications de l’anesthésie ; Décompensation de
maladie pré- existante, surtout cardiaque; Thrombophlébite
; Luxation ; Infection ;
Descellement prothétique ; Fractures.
Les Complications de l’Anesthésie
Elles sont rarissimes : allergies aux drogues, complications cardio-respiratoires
; les risques sont surtout les :
Décompensations de maladies pré-
existantes, surtout cardiaques
: troubles de rythme, embolies et accident vasculaire cérébrale,
troubles respiratoires : il s’agit de complications rares, touchant
principalement les patients de plus de 80 ans, fragiles, victimes de
fracture du col fémoral traitée par prothèse de
hanche.
Thrombophlébite : la thrombose veineuse profonde peut survenir
: jambe gonflée, dur et douloureuse ; elle peut être, de
façon rare, responsable d’une migration de caillot avec
embolie pulmonaire : choc et troubles cardio-respiratoires pouvant nécessiter
une réanimation.
La prévention est systématique et obligatoire : mobilisation
et marche précoces, anticoagulation, bas à varices. En
cas de thrombose : anticoagulation à l’héparine à forte
dose dissout le caillot.
Luxation : la PTH peut se luxer : la tête fémorale se trouvant
alors en dehors du cotyle. Cette éventualité existe surtout
dans la période immédiate après la chirurgie (environ
2-4 semaines), durant la cicatrisation des tissus capsulaires et musculaires.
Elle se réduit manuellement sous anesthésie. Sa récidive
peut nécessiter la révision chirurgicale, souvent pour
le repositionnement ou le changement de la prothèse cotyloïdienne.
Le chirurgien et le physiothérapeute apprendront aux patients à éviter
les positions luxantes, en particulier la rotation interne et l’adduction
du membre inférieur : éviter de croiser les deux membres
inférieurs, éviter de tourner le tronc membre inférieur
opéré immobile : il faut se retourner en bloc d’un
seul tenant, tronc et membre inférieur en même temps.
Mais la luxation est actuellement rare si les conditions suivantes sont
respectées : position anatomique des implants : cotyle : inclinaison
50° et antéversion 15°-20° ; fémur : antéversion
20°, bras de levier du moyen fessier restauré, bonne position
du centre de rotation de la tête fémorale, restauration
de la longueur du membre, insert avec croissant anti-luxation ; enfin
la voie chirurgicale antéro-externe est moins luxante que la voie
postérieure.
Infection : complication sérieuse, rare : environ 0,5 %, pouvant
survenir immédiatement, la semaine après la chirurgie : écoulement
cicatriciel ; mais aussi des mois après, se manifestant par l’apparition
de fistules. Cette complication est plus facilement traitée par
une chirurgie de nettoyage résection des tissus infectés,
une double antibiothérapie adaptée et longue (1 an en moyenne),
après isolement du germe par prélèvement, depuis
l’utilisation des prothèses non cimentées, l’effet
de l’antibiotique pouvant alors se porter jusqu’à la
jonction os-implant. La prothèse cimentée infectée
peut nécessiter sa révision et son changement en prothèse
non cimentée.
Descellement prothétique
L’implant n’est plus fixé à l’os, du
fait d’une résorption osseuse provoquée par les débris
d’usure des pièces articulaires, en particulier le polyéthylène
; il a une micro-mobilité douloureuse : c’est la principale
complication mécanique de la PTH, premier souci mécanique
du chirurgien orthopédiste, qui doit à la fois assurer
une fonction de hanche normale et rapide, mais aussi une durée
de vie la plus longue. Eviter ou repousser le descellement de la prothèse
a fait l’objet de nombreuses recherches des fabricants et des chirurgiens.
La prothèse non cimentée à surface à micropores
et hydroxyapatite de calcium a une durée de vie la plus longue
: dans les conditions normales d’utilisation, elle peut durer au
moins 15 ans ; le patient jeune notamment sportif et porteur d’une
PTH peut poser problème, l’intensité de son activité peut
risquer une usure précoce des pièces articulaires tête
et insert (et non des implants), pouvant nécessiter leur seul
changement ou la révision si descellement associé.
Le descellement prothétique est douloureux et implique la révision
et la mise en place d’une nouvelle prothèse totale de hanche,
non cimentée, avec parfois greffes osseuses : l’intervention
est plus longue et extensive.
En cas d’infection associée : descellement septique, notre
habitude est la chirurgie en un seul temps, avec antibiothérapie
au long cours (1 à 2 ans), et parfois, mise en place en intra-articulaire
(contre le toit du cotyle), d’un ciment avec antibiotique relargué type
vancocyne.
Fractures accidentelles : sont possibles, au niveau du fémur,
autour ou sous la prothèse, et rarement au niveau du pelvis, pouvant
nécessiter une fixation par ostéosynthèse
En résumé : le taux de complications de la chirurgie de
Prothèse Totale de Hanche ne dépasse pas, toutes complications
confondues, les 4 %. Le taux de survie à long terme à 15
ans est de 85 - 90 %.
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